Faut-il craindre pour le système de prévoyance
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Faut-il craindre pour le système de prévoyance ?
Rencontrée lors d’une conférence sur les caisses de pensions, Astrid, jeune cadre dynamique, s’interroge sur l’évolution du système de prévoyance et sur sa pérennité dans le contexte des différentes votations sur le sujet.
Elle fait notamment part de ses craintes quant à l’impact des votations, passée et future, sur les montants qui seront à sa disposition lorsque le moment de prendre sa retraite sera venu. Concernant le 1er pilier (AVS/AI/APG), celui-ci est financé selon le principe de répartition (les actifs financent la rente des retraités). C’est un système qui repose sur la solidarité entre les générations. Le 22 septembre 2022, une majorité des Suisses a accepté que l’âge de départ à la retraite des femmes soit porté à 65 ans, ainsi qu’une flexibilisation de la retraite entre 63 et 70 ans et une augmentation de 0.4 point de pourcentage de la TVA pour financer l’AVS. L’entrée en vigueur de ces modifications a été fixée au 1er janvier 2024 par le Conseil fédéral.
Pour ce qui a trait au régime du 3e pilier, les prochaines votations n’ont pas d’impact, chaque citoyen étant libre d’alimenter son capital de prévoyance selon ses besoins et/ou ses moyens. Pour rappel, une personne salariée peut, en 2023, contribuer annuellement à hauteur de CHF 7'056 et de 20% du salaire mais au maximum CHF 35'280 pour une personne indépendante non affiliée à une caisse de pensions. Reste à chacun, une fois à la retraite, de « décaisser » ses avoirs de 3e pilier selon sa planification individuelle.
C’est bien le 2e pilier qui est actuellement au cœur du débat sur la prévoyance. Les Suisses seront prochainement amenés à se prononcer sur une réforme de la LPP. Cinq changements pourraient intervenir, en cas d’acceptation par le peuple : l’abaissement du seuil d’accès aux cotisations, la modification de la déduction de coordination, la simplification des bonifications de vieillesse, la diminution du taux de conversion, la mise en place de supplément de rente au titre de mesures transitoires. Deux de ces changements interpellent Astrid : la simplification des bonifications de vieillesse et la diminution du taux de conversion. Jusqu’à présent, le système des bonifications de vieillesse est réparti en quatre catégories d’âges (voir tableau), qui correspondent au pourcentage de prélèvement sur le salaire coordonné. Plus une personne avance en âge et plus le taux appliqué est élevé. Afin de simplifier cette pratique, le projet de réforme de la LPP vise à supprimer deux échelons pour ne conserver que deux pourcentages selon l’âge : 9% pour les 25 à 44 ans et 14% pour les 45 ans jusqu’à l’âge de la retraite. Pour Astrid, cette modification n’engendre pas de grands effets, ce qui n’est pas le cas de la modification du taux de conversion. En effet, la réforme propose d’abaisser le taux de 6.8% à 6%. Concrètement, cela signifie pour Astrid que son avoir de prévoyance projeté de CHF 500'000 lui conférera une rente mensuelle de CHF 2'500 (contre CHF 2'833 pour un taux à 6.8%). Face à cet abaissement de sa rente, le choix d’opter, à sa retraite, pour le retrait de tout ou partie de son capital de prévoyance se pose de manière plus pressante. Derrière cette problématique, est également soulevée la question de l’imposition de ses différentes sources de revenu (issu du 2e et du 3e pilier). Notre jeune cadre aurait ainsi intérêt à prendre rendez-vous avec son conseiller financier pour évaluer les différentes options qui s’offrent à elle en vue de sa planification de prévoyance.*Directeur Wealth solutions, BCGE
Adaptation des taux de bonification proposés par la LPP 21
TRANCHES D’ÂGES | LPP actuelle | LPP 21 |
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25 - 34 ans
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7%
|
9%
|
35 - 44 ans
|
10%
|
9%
|
45 - 54 ans
|
15%
|
14%
|
54 - 65 ans
|
18%
|
14%
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